Comment devenir orthodontiste : parcours, compétences et perspectives #

Parcours universitaire en odontologie : la porte d’entrée vers l’orthodontie #

Le parcours pour accéder au statut d’orthodontiste en France commence par un cursus universitaire en odontologie particulièrement sélectif et structurant. La formation initiale, répartie sur six années, combine un cycle scientifique fondamental axé sur la biologie, l’anatomie, la physiologie, et une formation clinique approfondie aux techniques modernes de soin dentaire. Au terme de cette formation, l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Chirurgie Dentaire constitue une étape impérative pour toute velléité de spécialisation en orthodontie. En 2024, les facultés reconnues telles que Paris Cité, Lyon ou Bordeaux attirent chaque année un nombre croissant d’étudiants, le numerus clausus renforçant la compétition dès la première année.

Ces six années exigent un investissement personnel marqué par la réussite des unités d’enseignement, un engagement clinique progressif et la validation de stages hospitaliers. Pour les étudiants les plus déterminés, le choix du parcours PASS ou L.AS dès la première année conditionne l’accès au cycle supérieur. Ce cursus associe immersion théorique et confrontation à la réalité du soin, forgeant dès l’amont la capacité à gérer des cas complexes. Les statistiques de 2023 confirment le taux élevé d’abandon dans les deux premiers cycles, preuve de l’exigence de la filière.

• 6 années d’études universitaires au minimum
• Validation du cycle fondamental en 3 ans (biologie, anatomie, physiologie, sciences humaines)
• Formation clinique en cycle supérieur pour maîtriser les soins dentaires courants et spécialisés
• Obtention du diplôme de Docteur en Chirurgie Dentaire, seul accès possible à la spécialisation

Processus de sélection et internat en orthopédie dento-faciale #

Après le doctorat, le passage vers la spécialité d’orthodontiste implique la réussite d’un concours national d’internat en orthopédie dento-faciale. Ce processus, parmi les plus sélectifs du secteur médical, limite l’accès aux postes d’internes à quelques dizaines pour l’ensemble du territoire français chaque année. L’internat dure trois années et alterne enseignement théorique pointu et formation clinique sous responsabilité hospitalière. Les internes y développent une expertise dans la biomécanique orthodontique, l’imagerie médicale, la planification de traitement ainsi que le suivi pluridisciplinaire, impliquant souvent des collaborations avec des chirurgiens maxillo-faciaux ou des pédiatres.

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Ce cursus aboutit à l’obtention du Diplôme d’Études Spécialisées en Orthopédie Dento-Faciale (DESODF), reconnu par l’État et les instances ordinales. La formation, extrêmement appliquée, inclut la gestion personnalisée de cas adultes et pédiatriques, l’apprentissage des technologies d’imagerie (CBCT, scan 3D) et la réalisation de traitements complexes en temps réel. En 2023, seulement 8 à 10 % des candidats à l’internat en orthodontie ont obtenu un poste, illustrant l’élitisme de la discipline et la rareté de la spécialisation.

• Concours national d’internat en fin de cycle d’odontologie
• Formation en orthopédie dento-faciale sur 3 ans (enseignement théorique, clinique hospitalière, gestion de dossier complexe)
• Obtention du DESODF, diplôme spécialisé requis pour exercer
• Suivi d’enfants et d’adultes, gestion des cas multi-spécialités, stages pratiques longs

Compétences scientifiques et relationnelles incontournables #

La réussite en orthodontie suppose bien davantage que la seule maîtrise du geste technique. Les spécialistes doivent posséder une solide culture en sciences fondamentales (biomécanique, biologie cellulaire, anatomie cranio-faciale), mais aussi faire preuve de capacités relationnelles avérées. La qualité de la relation praticien-patient conditionne l’adhésion aux traitements, souvent longs, et la gestion d’attentes psychologiques fortes. De nombreux praticiens en exercice soulignent l’importance de savoir expliquer les étapes du protocole, rassurer les familles et anticiper les contraintes du quotidien liées au port de dispositifs orthodontiques.

Les jeunes diplômés citent en 2024 une série de compétences clés : la précision du diagnostic, la capacité de résolution de problèmes complexes, mais aussi la pédagogie et la capacité à instaurer un climat de confiance, surtout chez les enfants et les adolescents. La gestion du stress, la patience, la rigueur dans le suivi des dossiers et la sensibilité à l’évolution technologique distinguent les meilleurs profils.

• Excellente connaissance en anatomie dentaire et maxillo-faciale
• Maîtrise de la biomécanique des déplacements dentaires
• Compétences relationnelles : écoute, pédagogie, gestion du stress
• Sens de l’observation et esprit de synthèse dans l’analyse des cas
• Gestion rigoureuse du suivi clinique sur le long terme

Impact des innovations technologiques sur la pratique orthodontique #

L’essor des technologies numériques a profondément transformé l’exercice de l’orthodontie, tant du point de vue du diagnostic que du traitement. Depuis 2021, la modélisation 3D et l’imagerie numérique haute résolution sont devenues des standards majeurs, permettant une planification ultra-précise des corrections dentaires. L’apparition des aligneurs transparents sur-mesure (type Invisalign®) a révolutionné la prise en charge des adultes, tout en imposant un apprentissage continu en matière de protocoles numériques et de suivi à distance.

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En 2023, plus de 60 % des cabinets d’orthodontie en France se sont équipés de scanners intra-oraux et de solutions de planification digitale. Ces avancées facilitent la conception et l’ajustement rapide des dispositifs, réduisent les erreurs humaines, améliorent le confort du patient et optimisent le temps de traitement. Il en résulte aussi une multiplication des formations post-universitaires dans les domaines du digital workflow, de l’intelligence artificielle au service du diagnostic, et de la maintenance des équipements connectés.

• Utilisation massive de la modélisation 3D et de l’imagerie médicale avancée
• Déploiement généralisé des aligneurs transparents dans les protocoles adultes
• Formation continue aux nouveaux outils numériques et à l’intelligence artificielle
• Optimisation du parcours patient grâce à la digitalisation du diagnostic et du suivi
• Collaboration renforcée avec d’autres professionnels (prothésistes numériques, ingénieurs biomédicaux)

Évolution de carrière et perspectives d’installation #

Une fois le DESODF obtenu, les jeunes spécialistes disposent de plusieurs possibilités d’exercice. Le cabinet libéral représente la voie privilégiée et permet une autonomie dans la gestion des dossiers, mais requiert des compétences entrepreneuriales pointues, notamment en gestion d’équipe, développement commercial et organisation administrative. De plus en plus d’orthodontistes choisissent d’intégrer des structures pluridisciplinaires où la collaboration avec d’autres spécialistes (parodontistes, chirurgiens maxillo-faciaux) facilite la prise en charge des cas lourds. L’exercice hospitalier, quoique minoritaire, attire pour son cadre universitaire, ses possibilités de recherche et l’encadrement des nouveaux internes.

La demande croissante pour les soins orthodontiques – chez les enfants comme chez les adultes – garantit des perspectives de carrière attractives. Le chiffre d’affaires moyen d’un cabinet d’orthodontie en France en 2023 s’élève à plus de 500 000 euros, avec des taux de remplissage supérieurs à ceux constatés dans d’autres disciplines dentaires. Les démarches pour s’installer libéralement nécessitent l’inscription au tableau de l’Ordre, la conformité aux normes d’accessibilité et d’hygiène, ainsi qu’une veille réglementaire constante. Plusieurs jeunes praticiens citent des associations temporaires, voire l’achat progressif de cabinet, comme des stratégies de démarrage efficaces pour limiter les risques.

• Installation en cabinet libéral : démarche entrepreneuriale, gestion de clientèle, autonomie organisationnelle
• Intégration de centres multidisciplinaires : dynamique d’équipe, transversalité des soins, prise en charge globale
• Exercice hospitalier : statut salarié, implication dans la recherche et la formation
• Demande exponentielle de soins, notamment sur les aligneurs adultes et les traitements esthétiques
• Stratégies d’association ou d’achat de cabinet pour favoriser la réussite à l’installation

Tableau synthétique du parcours pour devenir orthodontiste #

Étape	Durée	Contenu	Objectif
Cursus en odontologie	6 ans	Sciences fondamentales Techniques dentaires Stages cliniques	Diplôme de Docteur en Chirurgie Dentaire
Concours d’internat	Variable	Sélection nationale	Accès à la spécialisation en orthodontie
Internat en ODF	3 ans	Formation poussée en biomécanique, diagnostic, thérapie Pratique clinique hospitalière	Obtention du DESODF
Installation	Variable	Cabinet libéral, centres pluridisciplinaires, hôpital	Début de l’exercice professionnel

Mon avis sur la filière et les perspectives du métier #

À l’aune des évolutions technologiques majeures et de la demande croissante en traitements esthétiques, le métier d’orthodontiste se positionne comme une spécialité à la fois valorisante et hautement technique. La sélectivité du cursus garantit l’excellence des praticiens qui intègrent la profession, et la diversité des parcours professionnels – libéral, hospitalier, centres multidisciplinaires – offre à chacun une large palette de projets possibles. Les exigences de formation initiale, le besoin de formation continue et l’investissement personnel sont certes considérables, mais la satisfaction d’accompagner durablement les patients et d’innover au quotidien justifie, à nos yeux, l’engagement de toutes ces années.

À lire Changer d’orthodontiste pour le retrait de son appareil dentaire : ce qu’il faut vraiment savoir

• Une voie d’excellence pour les profils alliant technicité et humanité
• Un marché dynamique et prospère en France comme à l’international
• Des possibilités d’enrichissement personnel et professionnel par la recherche et l’innovation
• Un métier gratifiant, tant sur le plan humain que matériel